Compte rendu da soirée " Les pigeonniers du Mareuillais et du Verteillacois

Soirée du Club Histoire de La Tour Blanche et des environs
du Lundi 18 Avril 2011
« Les pigeonniers du Mareuillais et du Verteillacois »
Conférence de Francis Gérard (secrétaire du GRHiN)



Suivie par près d’une centaine de personnes, la conférence de Francis Gérard a comblé aussi bien les amateurs d’Histoire que ceux de notre patrimoine architectural.
Francis  Gérard a d’abord éclairé notre « lanterne  historique » en balayant sur quelques millénaires  l’histoire du pigeon domestique (le Bizet) dont sont issues toutes les variétés actuelles.
Le Bizet, pigeon  de falaises des bords de la Méditerranée, domestiqué par les égyptiens les Grecs puis les romains  fut utilisé comme porteur de messages dès l’antiquité et le restera jusqu’à la guerre de 1939.
Les romains possédaient  des élevages  comportant 3 à 4000 boulins (trou dans lequel nichent les pigeons dans les colombiers). Pendant le haut Moyen Âge les pigeons sont peu utilisés, mais à la suite des croisades, leur élevage se répand  en Europe. Il devient  un droit de fief attribué par le roi à la hiérarchie nobiliaire. Sous Louis XV, 400 pigeons étaient servis à la table du Roi et 300 à celle de la Reine ! Le nombre de boulins autorisé était  en rapport avec  la superficie du fief : un couple de pigeons dans un boulin correspondait à un «Journal » de terre (environ 0,5 Ha), ainsi le colombier du Château de Nanchat à La Tour Blanche, comportant 800 boulins, correspondrait à un domaine seigneurial de 400 Ha. Dans notre région la construction des pigeonniers ne remonte pas avant le XVème siècle c'est-à-dire la fin de la guerre de cent ans.
L’appellation  du bâtiment  servant à l’élevage des pigeons a changé au fil des siècles, les textes les plus anciens parlent de « fuie » puis on le désignera comme pigeonnier quand il s’agira d’un bâtiment de petite capacité (moins de 300 boulins), puis de colombier pour des capacités supérieures. Le terme de fuie sera alors employé pour désigner  l’ouverture réalisée dans le toit où sur le mur pour le départ et l’arrivée du pigeon.
Malgré leur très grande diversité architecturale, les pigeonniers respectaient  tous un certain nombre de règles de construction intangibles. Francis Gérard  nous les détaille à partir d’un beau document ancien.
L’idée générale était de réaliser un bâtiment inaccessible aux divers prédateurs des pigeons : serpents, rapaces  ou  rongeurs. Le pigeonnier  était en général enduit ou  réalisé en pierres de taille jointives. Il comportait au moins un bandeau en saillie appelé  larmier ou randière qui interdisait le passage des rongeurs. Les ouvertures ou fuies étaient situées à l’abri des vents dominants.  A l’intérieur, pour permettre l’accès aux boulins,  pour les nettoyer et récupérer la fiente (colombine) comme engrais  ou pour emporter les œufs  ou les pigeonneaux, un système ingénieux d’échelle tournant autour d’un axe vertical  était utilisé pour les pigeonniers de grande hauteur. Ce système est encore intact dans le pigeonnier du château de Teinteillac.
Francis Gérard nous a passé en revue les  pigeonniers  de notre contrée, de styles très variés, en expliquant les différentes évolutions dues entre autre à la fin de ce  privilège,  de la noblesse  et du clergé, en 1790. Le pigeonnier deviendra alors un ornement de certaines  maisons paysannes dont il nous montra quelques beaux exemples. Il termina en souhaitant que cette soirée contribue à la sauvegarde de ce patrimoine inestimable.
Gabriel Duverneuil. 

Voir la vidéo :     http://www.youtube.com/watch?v=fK_NfFkJcaY

Les pigeonniers du Mareuillais et du Verteillacois.

                                   Soirée à ne pas manquer...

Compte-rendu de la conférence du 21/02/2011

 « Le vrai visage d’Eugène Le Roy » par Richard Bordes et Claude Lacombe

Avant de passer la parole aux deux conférenciers, Gabriel  Duverneuil  a annoncé les conférences à venir :
 lundi 18 Avril  à la salle de fêtes de La Tour Blanche à 20h 30: « Les pigeonniers du Mareuillais et du Verteillacois » par Francis GERARD  du GRHIN
 Lundi  16 Mai Salle des fêtes 20h 30 : « Château de l’Herm : approche historique et archéologique » par Marie PALUË
Il lance un appel à tous ceux qui possèdent de vieux outils de carriers à se faire connaître,  soit par courriel :  gabriel.duverneuil@orange.fr ou par téléphone : 0553906341 , les outils seront photographiés et resteront entre les mains de leurs propriétaires.
Richard Bordes  nous présente ensuite la biographie d’Eugène Le Roy.
Célèbre pour son roman « Jacquou le croquant » qui a connu de nombreuses rééditions, L’auteur a fait l’objet de plusieurs biographies que les auteurs estiment  contestables, ils ont donc mené leur  propre« contre enquête ».
Né en 1836 à Hautefort, E. Leroy est élevé dans une famille dans une ferme de propriétaires aisés  située à l’emplacement de la gendarmerie de Hautefort. L’origine de ses parents est normande et bretonne, ceux ci arrivent  en 1935-36 avec le Baron de Damas (ministre de Louis XVIII) dont ils sont les domestiques.  Après une première scolarité à Hautefort, il est envoyé à l’école des Frères à Périgueux en 1844, puis il est placé comme commis épicier. Il vivra la révolution de 1848 à Périgueux, et s’engagera dans l’armée de « pacification » en Algérie. Envoyé en Italie pendant la guerre de Napoléon III, il y gagne une médaille mais, anti bonapartiste, il lime le portrait de Napoléon III sur la médaille.
En 1860 il retourne à Hautefort et passe le concours des contributions directes et devient percepteur. Il rencontre une postière et le couple a un enfant en 1874 déclaré « né de parents inconnus » jusqu’au mariage civil qui a lieu en 1877 a la suite duquel ils reconnaîtront l’enfant.
En 1876, il est vraisemblablement « initié » à la Loge Maçonnique, mais dès 1877 il est révoqué et la Loge fermée. Nous sommes alors en pleine période conservatrice et Mac-Mahon cherche à restaurer la monarchie, mais des élections sortira une majorité républicaine avec J. Grévy au gouvernement.
Il commence alors à écrire des articles pour les journaux  locaux contre le clergé, la justice de l’époque et la noblesse. Il entre alors au Grand Orient de France qui a supprimé de ses statuts toute référence religieuse et se réfère désormais à « La Libre Pensée »
Nommé à Bordeaux, il commence alors son œuvre d’écrivain avec « Le moulin du Frau », véritable  « leçon de radicalisme appliqué », ainsi qu’il le définit lui-même. Puis viendront « Jacquou Le Croquant », « L’ennemi de la mort », « Mademoiselle de La Ralphie », tous ces romans basés en partie sur des faits historiques. Cela contredit l’affirmation de certains auteurs selon laquelle  E. Leroy  ne serait qu’animé d’un besoin de revanche sociale pour écrire se romans.
En 1902, il perd son fils ainé, puis termine ses jours à Montignac en 1907. Il reste fidèle à ses idées  et  demande à être enterré civilement.
Claude Lacombe complète l’exposé de Richard Bordes par une projection de photos  d’Eugène Leroy et de ses proches, la plupart inédites, qui éclairent sa vie et ses idées.
Une soirée très enrichissante à laquelle ont assisté un peu plus de 80 personnes et qui nous a permis de découvrir cet  écrivain sous un jour nouveau.
Vous pouvez retrouver les activités du Club Histoire sur internet :
http://clubhistoireltb.blogspot.com/
Claude Duverneuil