Compte rendu : soirée du 20 juin 2011

Soirée du Club Histoire de La Tour Blanche et des environs
du Lundi 20 juin 2011

Franc succès pour cette dernière session du club Histoire qui a réuni près de  120 personnes pour écouter Mr Michel  Vergnaud nous raconter l’histoire du vin de Rossignol et de ses environs.

La culture de la vigne et sa vinification sont nés en Arménie, il y a environ 6000 ans pensent les historiens (Rappelez-vous Noé et sa vigne). Elle  a transité par l’Egypte, la Mésopotamie et la Grèce, puis Rome. Elle arrive en Gaule vers 600 AC par Massilia  (Marseille), alors comptoir grec.
Le vin sera d’abord exporté en Gaule  par les Romains, une carte montrant le trajet des amphores le long de la vallée du Rhône et par la «Narbonnaise », par la  vallée de la Garonne, Burdigalia (Bordeaux) vers les îles Britaniques (Déjà !). Des restes d’amphores estampillées d’un négociant romain retrouvées le long de ce trajet en témoignent.
Après la conquête de la Gaule en 52 avant J.C., les Gaulois se mettent à cultiver la vigne et exporteront  leur vin vers Rome après l’éruption du Vésuve qui détruit le vignoble de Pompëi en 79 après J.C.
Les invasions barbares stoppent cette culture, qui reprend avec le développement des abbayes, le vin de messe devenant son premier débouché.
 La première trace écrite de l’existence d’un vignoble  de Rossignol se trouve dans le don fait en  937 par le moine Luterius à l’Abbaye de Saint Cybard de ses propriétés et de sa vigne située à Goûts. D’autres écrits par la suite témoignent de la permanence de la fabrication du vin dans la région. Ainsi l’état des propriétés du Seigneur de La Tour Blanche avant de partir en croisade en 1249 fait mention de ses vignes ; en 1529 l’ex-libris d’un ouvrage de Jean Bertaud né à la Tour Blanche fait référence à son  vin. En 1651, pendant la Fronde, Odet Lelong, propriétaire de La Meyfrénie, conseiller du Roi et magistrat au Présidial de Périgueux écrit à Condé, chef des frondeurs et occupant Périgueux, en protestant de son attachement au Roi et en  évoquant les vendanges qui le retiennent à La Meyfrenie… 


La carte de Belleyme, en 1776, traduit l’étendue du vignoble de Rossignol. Les grands châteaux viticoles (Jaurias, la Vassaldie, la Meyfrénie …) voient leur apogée aux XVIIIe et XIXe jusqu’à l’attaque du phylloxéra. On a raconté que le vin de Rossignol était bu à la Cour du Roi, peut-être parce que F.D Aubin de Jaurias était mousquetaire de la Garde du Roi !
Ce que témoignent de façon certaine les très nombreuses archives du château de Jaurias , c’est que le vin de Jaurias était vendu jusqu’en Limousin et dans la Creuse, et que les charrois transportant les barriques partaient de Mareuil sur Belle.
Le vignoble de Rossignol décline à partir de la seconde moitié du XIXe siècle avec les atteintes de l’oïdium, du mildiou et surtout du phylloxéra. Jaurias résiste mieux que les autres puisqu’à la première Félibrée à Mareuil en1903, on sert encore du vin vieux de Rossignol !
La guerre de 1914-1918 signe la fin tragique de la monoculture de la vigne dans la région, quelques essais de replantage se font au cours du XXe siècle et il ne subsiste à l’heure actuelle que 4,5 hectares (739 en1825, 109 en 1913) de vigne sur la commune de Goûts-Rossignol. 




Très applaudi, Michel Vergnaud,  après avoir remercié ceux qui l’ont aidé a en lui procurant des documents,  informe  les participants de la possibilité d’acquérir la brochure qu’il a édité sur le vin de Rossignol au prix  (coutant) de 7€. Cette brochure sera en vente à la boulangerie de Gouts.
Gabriel Duverneuil  invite alors les participants à venir déguster le vin de Rossignol, offert par deux producteurs, Mr Bertin et Mr Ducoup  qu’il remercie chaleureusement au nom du Club Histoire.
 


L’histoire du vin de Rossignol aura un prolongement festif et champêtre  le 3 Septembre avec la randonnée historique organisée par le Club Histoire de La Tour Blanche en partenariat avec le Comité des fêtes de Goûts-Rossignol sur les traces de ces anciens vignobles et des grands domaines gallo romains.
Le repas sera organisé dans les chais du château de Jaurias et l’après midi les participants pourront visiter le château de  la Meyfrenie.
Rendez-vous au Samedi 3 Septembre  2011
Claude Duverneuil

 
 Cliquer sur les images pour les agrandir.

Le vin de Rossignol et des environs.

Conférence sur « Le Vin de Rossignol et des environs »
Histoire d’un ancien vignoble du Périgord
Par Michel VERGNAUD - 20 juin 2011. 

 La tradition veut que le vin de Rossignol ait été bu à la table du Roi à Versailles.
Cette notoriété certaine a attiré la curiosité du conférencier qui a tenté de reconstituer l’histoire du vignoble de Rossignol et des environs.
Déjà cité en 937 par le moine Lutérius qui fait don de sa propriété et en particulier de ses vignes à l’abbaye de Saint Cybard en Charente, le vignoble s’est peu à peu développé bénéficiant de conditions géologiques et climatiques favorables.
C’est à la fin du XVIIe siècle qu’il prend toute son ampleur avec l’apparition des châteaux viticoles de Jaurias, la Vassaldie, la Meyfrénie etc. Après un léger fléchissement au moment de la Révolution, il atteint son apogée à la moitié du XIXe siècle.
Malheureusement, l’arrivée d’Amérique des maladies cryptogamiques (oïdium, mildiou) puis du phylloxéra porteront un coup fatal à ce vignoble en 1875.
On replantera la vigne grâce aux plans américains, en particulier à Jauria à partir de 1880, mais l’arrivée du chemin de fer amenant le vin du Midi bon marché, l’exode rural et la Première Guerre Mondiale auront définitivement raison du vignoble de Rossignol.
Il restera encore dans les mémoires au début du XXe siècle, puisqu’il sera servi lors de la première Félibrée à Mareuil-sur-Belle en 1903 et qu’Eugène Le Roy le cite dans son roman Le Moulin du Frau.
En 1825, le vignoble de la commune de Goûts-Rossignol s’étendait sur 939 hectares. En 2011 il occupe 4,5 hectares !
Ces lambeaux du vignoble continuent à être cultivés avec amour et persévérance par une poignée de nostalgiques.


CAFE ASSOCIATIF de LEGUILLAC de CERCLES

Samedi 11 Juin 
La machine à remonter le temps ;  Les VENUS de l’art contemporain à la Préhistoire
De 15h à 18h Céline G sculptrice,  ouvrira un atelier de sculpture sur stéatite sur le thème de Vénus.
Inscription 10 €,  au 06 83 17 54 34. Matériel fourni.
A 20h 30  Projections-débat animé par Serge Maury préhistorien.
Serge Maury était il y a peu,  archéologue départemental. Maintenant à la retraite, ce passionné de vulgarisation scientifique parcourt la région en faisant partager ses connaissances dans le domaine de la préhistoire au cours de réunions organisées par les structures associatives.

Chacun se souvient dans le Verteillacois de la soirée qu’il animât à La Tour Blanche sur les « gestes de la préhistoire » avec une  série de petits films de 10 mn traitant de sujets aussi varié que l’apparition de l’art, la fabrication   d’un propulseur ou la taille d’un silex.
Aujourd’hui il se consacre à leur production et à leur  diffusion et dispose d’un catalogue d’une centaine de films de ce type.  Serge Maury, qui a plus d’une corde à son arc, animera donc le débat  sur  « l’art et les Venus de la préhistoire ».


Organisée  par le café associatif de Léguillac de Cercles en partenariat avec le « Club Histoire Mémoire et Patrimoine de La Tour Blanche », cette soirée est ouverte à tous les publics et l’entrée est gratuite.